Jour 46
Au collectif Pou
Ce
Poème d’insomnie
de l’avant Premier mai
Année du double vingt
Pou reçoit-il encore
des vers de confinés ?
car j’interroge au lit
mes draps envenimés :
où la relégation
conduira-t-elle nos jours ?
le royaume des morts
attend son trop plein d’ombres.
Marat Hébert Saint-Just
ont réveillé leurs troupes,
qui aiguisent des lames
et complots sur la toile.
nuit debout se relève
tweete et mitraille et rage.
après toute couronne
vient la révolution.
je l’attends impatient
au terme des clôtures,
quand nous sortirons pâles
et sans attestation,
je l’attends amoureux
mais inquiet du présage
qui trouble mon sommeil
et fait d’un rêve un monstre :
du déconfinement
la déconfinature.
Patrick Autréaux, 1er mai 2020