Les poèmes du confinement

Jour 55

Quand on aura ouvert les portes enfin
De mon désir ou son besoin qui sera plus fort
cousu de fil jusqu’à ses gorges où d’entre les rues
Jaillit un sein qui dit salut je suis celui
Qui est là qui te sied comme une jupe
De chez Jacquemus qui avec soin
La dessina un jour d’orage et la fit
Défiler parmi les chants de sirènes sexy
Comme les mères qui à peine accouchées
ouvrent leurs sexes pour y convier
Les petits matin et les grands soirs
Tout un tas de gens bien gentils et de ferventes voyageuses amputées
Sauvagement de longs mois de désir
Qui devient besoin à mesure que le cœur
Devient nœud et l’ouverture de la porte
Tant attendue mue en cauchemar

Rim Battal, 10 mai 2020