Jour 52
Encore des marronniers
Crois-tu que
le poète s’ennuie
en sa réclusion ?
que nenni
il s’est trouvé à l’occasion
de la quotidienne sortie de santé
une obsession à cultiver
tant que les marronniers
poussent feuilles et cônes
et il cueille dans la floraison de candélabres
un objet d’étude botanique pour
le prochain poème
inventaire du spécimen
rapporté d’Aesculus hippocastanum
vulgairement appelé marronnier d’Inde :
à la base du thyrse pyramidal
quatre feuilles inégales à sept folioles
mesurant entre cinq et quinze centimètres
quand l’inflorescence en fait vingt-cinq
composée de trente-deux groupes
de trois à six fleurs assemblées
peut-être deux cents fleurs blanches et rouges à la pleine éclosion
compte le poète qui se perd en multiplications
et attend l’arrivée des hannetons.
Arnoldo Feuer, 7 mai 2020