«Et roses et vase», Samuel Deshayes et Alcarr Iceol


pour Guillaume Marie


je dis : les roses aujourd’hui
causent dans l’ennui
du vase


je dis : les roses aujourd’hui
causent dans l’ennui
du vase

le vase où s’évase
le gris de la nuit
au jour sera rose


je dis : les roses aujourd’hui
causent dans l’ennui
du vase

je suis cette valse
de trois fleurs éteintes
et portées en vase


je dis : les roses aujourd’hui
causent dans l’ennui
du vase

que la salve de l’aube
découvre si elle l’ose
le pot aux roses
de leur complainte


le vase où s’évase
le gris de la nuit
au jour sera rose

– mais dans le matin gris
dans le matin morose
le ciel dit «mort au roses»
bleuit


je suis cette valse
de trois fleurs éteintes
et portées en vase
avec aisance

mes têtes font le bouquet
– beige
et les six
pieds sous verre
languissent


que la salve de l’aube
découvre si elle l’ose
le pot aux roses
de leur complainte

l’aube où se lave
dans une étreinte
l’ennui du jour


l’aube où se lave
dans une étreinte
l’ennui du jour
ou mes empreintes
pour un pays inconnu

est une valse
dont les rondeurs
ont des départs
ou des débords
où l’on embarque à cru


l’aube où se lave
dans une étreinte
l’ennui du jour
ou mes empreintes
pour un pays inconnu

l’aube flamboie quand j’y pense
et quand je n’y pense plus
tourne sa valse danse dans ce dense
vers perdu
de l’Effroi


l’aube flamboie quand j’y pense
et quand je n’y pense plus
tourne sa valse danse dans ce dense
vers perdu
de l’Effroi

Ce vase dur et froid
où mes trois
roses sont
est étroit

le jour en rayons prend sa chance


l’aube flamboie quand j’y pense
et quand je n’y pense plus
tourne sa valse danse dans ce dense
vers perdu
de l’Effroi

j’essuie la salve
de sa venue
ma froide haleine
je la ravale

trois roses valent
de l’inconnu
que je touche le voile

Samuel Deshayes et Alcarr Iceol, 2012